Soutien à Adrien Quatennens

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Réponse à celles et ceux qui nous accusent de créer les conditions d’une scission

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Non au lynchage ! Soutien au député Adrien Quatennens et à sa famille !

Nous, féministes, femmes, hommes, citoyennes, citoyens, militantes et militants de LFI, de la NUPES, nous élevons contre la curée médiatique et la croisade de quelques intégristes du féminisme infligées à Adrien Quatennens et à sa famille, mais aussi à d’autres.

Notre première parole sera : trêve de procès d’intention ! Qui n’a pas condamné la gifle infligée par Adrien Quatennens à sa femme ? Lui-même l’a fait ! À ses dépens. Qui a parlé d’impunité ? Depuis quand le calme, le sang-froid, la pondération, l’analyse, la réflexion, signifient-ils « la banalisation » et « l’invisibilisation » que Caroline de Haas a reprochées publiquement à Jean-Luc Mélenchon ? (Billet de blog sur Médiapart le 26 septembre).

Nous ne doutons pas que beaucoup de citoyennes et citoyens soient sincères dans leur indignation, mais si on suit le raisonnement de Caroline De Haas jusqu’au bout, la seule garantie contre l’impunité serait la précipitation à condamner, sans entendre, sans écouter, sans recul, sans peser, sans graduer, sans avocat, sans preuves, sans procès. La seule garantie contre l’impunité serait donc la justice expéditive. C’est ce que l‘on appelle le lynchage, et, en l’occurrence, un lynchage en place publique.

Quelle société serait inhumaine au point d’exiger un bannissement pour une faute non encore examinée en justice et dans des circonstances dont nous ne savons absolument rien ? Nous parlons bien ici d’une faute et non d’un crime. Juridiquement, cette faute n’est même pas encore reconnue comme un délit puisque, à l’instant où nous écrivons, Adrien Quatennens a été entendu en audition libre et n’est nullement mis en examen.

Quelle société ne déplorerait-elle pas que les médias se retrouvent en possession d’informations privées et les utilisent sans le consentement des personnes concernées ? Jade Dousselin, avocate d’Adrien Quatennens, dans une interview dont les condamnateurs n’ont tenu absolument aucun compte, a affirmé avoir les éléments en main pour la défense de son client mais vouloir les garder pour la justice, ce en quoi elle respecte parfaitement (et elle est bien la seule), les principes du droit de notre démocratie.

Jean-Michel Aphatie, un cas d’école sur le sujet, écrit allégrement, à propos d’Adrien Quatennens : « Il y a l’aveu, il change tout »

Monsieur Aphatie devrait pourtant connaître la définition de la présomption d’innocence, principe -qu’il se doit de respecter en tant que journaliste- introduit dans la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Il devrait savoir que la présomption d’innocence prévaut sur l’aveu : cela signifie qu’un individu, même suspecté de la commission d’une infraction, ne peut être considéré comme coupable tant qu’il n’a pas été définitivement jugé et condamné comme tel par un tribunal. “L’aveu, comme tout élément de preuve, est laissé à la libre appréciation des juges », stipule l’article 428 du Code de procédure pénale. Monsieur Aphatie a parfaitement respecté cette présomption d’innocence pour le député macroniste ex-LR Damien Abad ou le journaliste François Durpaire, soupçonnés de violences graves, puisqu’il ne s’est fendu d’aucun tweet à leur encontre alors qu’il se donne pour mission d’en écrire au moins un par jour contre Adrien Quatennens.

Le premier tweet de Jean-Luc Mélenchon, en réaction au lynchage médiatique déjà commencé, a envoyé le message qu’Adrien Quatennens, comme tout être humain faillible par essence, a commis une erreur inacceptable, mais que, oui, il a le courage, l’honnêteté de la reconnaître et surtout d’en assumer toutes les conséquences et d’accepter les sanctions. Le message est un encouragement à faire de même plutôt que de nier. C’est justement un message contre la loi du silence. Et un message contre le lynchage dans son principe. Et les deux ne sont pas incompatibles. Ils sont même indissociables. Par ce tweet Jean-Luc Mélenchon a aussi rappelé qu’un être humain ne se résume pas à ses erreurs. Un rappel des plus sains, des plus utiles, car dans le cas contraire tout espoir pour l’Humanité, pour sa capacité à progresser, serait vain.

De plus ces “féministes“ qui nous disent vouloir porter la parole des femmes n’hésitent pas à passer outre la volonté de certaines d’entre elles, en l’occurrence de celle de Céline Quatennens qui ne souhaitait pas que son témoignage soit médiatisé.

Ces chevaliers blancs de la pureté ont-ils seulement analysé les conséquences psychologiques que ce déballage intime et non souhaité allait avoir sur la vie de ces femmes ? Ne peut-on pas aussi assimiler cela à de la violence ?

Ces “féministes” prétendent incarner l’alpha et l’oméga de la lutte pour les droits des femmes, mais nous ne leur reconnaissons pas celui de confisquer le concept même de féminisme. Nous affirmons que nous nous désolidarisons sans la moindre réserve de ce que ces personnes font de ce magnifique combat. Aucune des femmes signataires de ce texte n’accepterait, le cas échéant, qu’elles entreprennent de la défendre.

Comment faire confiance à des “féministes“ qui instrumentalisent la victime, en font un objet, pour défendre -leur- cause ?

Comment faire confiance également à celles et ceux qui, oui pour le coup, banalisent le viol, les coups répétés, les féminicides, en les assimilant à une gifle ?

Ne faisons pas du féminisme un cheval de Troie

S’arroger le droit de parler au nom de toutes les femmes, sombrer dans un “féminisme“ intégriste, qui tel un cheval de Troie, véhicule des idées des plus réactionnaires en utilisant des méthodes s’apparentant à celles du Maccarthysme, voire de l’Inquisition, à la justice expéditive des épisodes les plus sombres de l’Histoire de l’Humanité, remet en cause de fait des millénaires de lutte acharnée pour construire une civilisation la plus juste et la plus démocratique possible.

Enfin, comment faire confiance à des féministes qui ignorent, écartent, oublient dans le meilleur des cas, la violence sociale ?

Justement, le programme l’Avenir en Commun pour l’Union populaire, ne dissocie pas la lutte contre les violences physiques et psychologiques de la lutte contre la violence sociale faite aux femmes, qui subissent sur ce plan une double peine, celle d’être exploitées par le capitalisme, autant que les hommes, et celles d’être exploitées davantage encore parce qu’elles sont des femmes.

Ce point est fondamental car comment un système, qui, aux yeux de tous et en toute impunité, conduit à maintenir les femmes dans un état d’infériorité permanent en payant leur travail 20% de moins en moyenne que celui des hommes peut-il sincèrement se prévaloir de vouloir éradiquer l’exploitation domestique, les violences physiques et psychologiques que les femmes subissent dans l’intimité du foyer, sur leur lieu de travail ou pire dans la rue, ou des femmes abandonnées vivent un enfer de tous les instants (70% des femmes SDF sont battues et violées tous les jours) ?

Face à la crise sociale que nous traversons, face à la misère sociale qui se développe, face à la macronie, féminisme et lutte des classes vont plus que jamais de pair. Est-il opportun de sacrifier l’un à l’autre, à moins d’en assumer la rupture ? Pour nous la réponse est toute trouvée : trop de féminisme tue le féminisme.

Nous nous interrogeons à plus d’un titre sur la proportion soudaine prise par leur acharnement. Le cheval de Troie véhiculerait-il autre chose encore ? Pourquoi ces “féministes“ restent-elles indifférentes à la récupération politique de leurs propos et à la responsabilité des médias dans cette récupération, ces mêmes médias qui tirent à vue sur Jean-Luc Mélenchon et LFI depuis déjà des années, en particulier ces derniers mois, et maintenant sur la Nupes ? Cela fait de ces féministes leurs complices. Pire. L’absence de mise en garde contre toute récupération politique de leurs propos les font partie prenante et actrices de cette curée.

L’objectif serait-il non seulement d’abattre les individus Adrien Quatennens, Jean-Luc Mélenchon, Julien Bayou, mais aussi d’abattre LFI, la Nupes, et donc tous les espoirs des millions qui ont voté pour en finir avec ce système qui les étrangle ? Qui plus est, au moment où s’organisait une marche massive à Paris pour dire au pouvoir “Trop c’est trop ! Enough is Enough !“ ? Et ce plutôt que de consacrer, au moins un peu d’énergie à expliquer en quoi les femmes ont deux fois plus de raisons d’y participer ? Le but était-il aussi de discréditer la marche du 16 Octobre ?

Nous ne nous étonnons pas de l’acharnement des responsables politiques adversaires de LFI et plus largement de la Nupes et ce, bien qu’ils aient aussi dans leurs rangs des personnes soupçonnées, mises en examen voire déjà condamnées pour des faits autrement plus graves que ceux reprochés à Adrien Quatennens. Il est en revanche assez désolant de constater qu’au sein même des formations politiques concernées par ces « affaires », certaines personnes semblent se réjouir de la chute de leurs camarades, voire font tout pour la précipiter et l’entériner. Or ces personnes devraient savoir qu’une méthode déloyale pour devenir “calife à la place du calife“ les exposera plus tard à devenir elles-mêmes la cible de cette déloyauté et surtout brisera toute confiance de la part des électeurs.

Nous avons un mouvement qui sans être parfait, est celui qui dans ce pays est le plus en pointe sur la défense des opprimés, et des femmes en particulier. Le faire vaciller ne paraît pas la démarche la plus constructive à mener. On peut toujours faire mieux, c’est sûr, mais tout ceci ne nous y aidera pas, au contraire.

Nous ne laisserons pas détruire ce mouvement, les espoirs qu’il porte, le programme qu’il défend. Nous ne laisserons pas détruire la cause des femmes. Nous nous opposerons sans relâche à des méthodes qui au bout du compte participent du recul de la démocratie.

Comme la très grande majorité des concitoyens que nous rencontrons au cours de nos actions militantes, nous sommes horrifiés par le lynchage incroyablement féroce que l’on fait subir à un homme, Adrien Quatennens, qui a failli et l’a reconnu. Si l’on en juge par les réactions aux tweets des divers éditorialistes dont Jean-Michel Aphatie, des divers politiques dont Sandrine Rousseau, Elisabeth Borne ou Aurore Bergé et par les réactions sous la vidéo de l’avocate d’Adrien Quatennens, le public, y compris des personnes disant ne pas adhérer aux idées politiques de la Nupes, ne soutient guère cet acharnement et ces condamnations démesurées contre un député pour un fait qui n’est même pas encore qualifié de délit par la justice.

Les signataires de cette tribune réclament qu’aucune condamnation autre que celle que s’est infligé Adrien Quatennens lui-même ne lui soit imposée par qui que ce soit d’autre qu’un juge, si jugement il devait y avoir, décision qui relève du procureur. Nul ne peut s’autoproclamer procureur, juge ou bourreau ; ni féministes, ni politiques, ni médias. La justice se fait dans un tribunal. Nous, initiatrices et initiateurs de cette tribune gardons notre confiance en Adrien Quatennens dans son rôle de député et estimons que nous n’avons pas à nous immiscer dans un divorce. Nous n’exigeons pas l’infaillibilité qui n’existe pas chez l’être humain quoiqu’on en dise.

Nous assurons Adrien Quatennens et sa famille, Julien Bayou, et toutes les femmes et hommes victimes d’une justice expéditive, qui n’a d’ailleurs de justice que le nom, de tout notre soutien.

Vous êtes d’accord avec ce texte ?
Signez-le avec nous !

Nous avons publié cette tribune après avoir rassemblé 679 premières signatures.