Pour un féminisme efficace et non revanchard

Quel est le but du féminisme ?

Est-ce d’obtenir une société harmonieuse qui ne soit plus dominée par un genre ou un autre ?
Ou bien est-ce, sous prétexte d’en terminer avec le patriarcat, de tomber sous la domination féminine ?

Le patriarcat est une construction sociale et politique et nous devons le combattre par l’éducation, la discussion, par le fait de donner aux femmes, par des lois et dans les faits, les mêmes droits qu’ont les hommes, par le fait de traiter femmes et hommes sur le même pied d’égalité et ce, en toutes circonstances. Créer des boucs émissaires n’a jamais servi quelque cause que ce soit, bien au contraire.

Créer un bouc émissaire ne fait que soulager des colères mais en aucun ne construit quoi que ce soit. Une fois une vengeance assouvie, la cause stagne voire recule.

Et c’est ce qui se passe avec “l’affaire” Quatennens. La cause féministe prend le parti, par esprit de vengeance, de reculer. A moins que les responsables politiques et médiatiques ne se ressaisissent.

Qu’est-ce que l’irréprochabilité ?

Est-ce qu’être irréprochable veut dire n’avoir jamais commis aucune faute et ne jamais devoir en commettre ? Bien sûr que non. Aucun être humain ne peut se vanter de n’avoir jamais commis de faute ou alors ce serait un sacré menteur ou une sacrée menteuse. Les saints n’existent pas et même les personnes sanctifiées par la religion ont, pour beaucoup, commis les péchés que réprouve cette religion mais ont été sanctifiés parce qu’ils s’en sont repentis.
Paradoxe ? Justement non. C’est en reconnaissant et en dépassant ses fautes que l’on fait preuve de courage et d’honnêteté, c’est quand on est capable d’analyser, de regretter sincèrement et de ne plus réitérer ses fautes que l’on est digne de confiance et que l’on atteint l’irréprochabilité.

Uniquement celui ou celle qui nie l’évidence n’est pas digne de confiance.
Uniquement celui ou celle qui ne prend pas conscience de ses fautes n’est pas digne de confiance.

Se venger sur Adrien Quatennens et ses soutiens ?

Cet homme a commis une faute, il a giflé sa femme dans des circonstances qu’il n’a pas rendues publiques sauf à dire que c’était “dans un contexte d’extrême tension et d’agressivité mutuelle”. Ce contexte a été retenu par la procureure qui, elle, contrairement aux médias et au public, a toute connaissance des détails du dossier après avoir analysé les accusations de madame Quatennens, les éléments de défense de monsieur Quatennens, leurs témoins respectifs et communs, les analyses psychologiques des deux protagonistes.
Adrien Quatennens aurait pu, au moment ou la main courante de sa femme a “fuité”, nier toute faute de sa part comme le font absolument tous les autres hommes publics accusés de faits très nettement plus graves. 
Or, il a eu l’honnêteté d’admettre ses fautes. Fait absolument unique de la part d’un homme public.
On nous a objecté qu’il y était obligé sous peine de passer pour un menteur !! Pardon ?? La bonne blague ! Les autres se préoccupent-ils d’une telle chose ? Et en ayant “avoué” comme ils disent, est-il cru ? Non, il n’est non seulement pas cru mais même pas écouté ! Son honnêteté, tout comme la réalité de l’agressivité mutuelle, a été totalement invisibilisée pour ne focaliser que sur l’acte répréhensible, un acte reconnu par la justice comme étant isolé et unique.

Il y a un refus total et absolu de la part de certain.e.s acharné.e.s d’un féminisme totalitaire, de considérer autre chose que la parole de la femme. “On te croit” voit-on sur leurs murs et pancartes. Deux personnes se sont exprimées, de quel droit n’en écouter qu’une et la croire sans réserve ?
L’interview de maître Jade Dousselin, avocate d’Adrien Quatennens a t-elle seulement été visionnée par ces féministes intégristes ? Plus que probablement non parce qu’il y a une refus systématique de prendre en compte tout ce qui ne va pas dans leur sens : accuser l’homme à 100% et plaindre la femme à 100%. On croit la femme sur parole et on refuse tout droit d’expression à l’homme !

A tel point qu’une gifle devient “cogner” voire “tabasser” dans certains commentaires.
A tel point qu’une de ces féministes nous demandait, pour bien nous faire comprendre pourquoi nous avions tort de soutenir le retour de Quatennens, de venir constater l’état d’un enfant de 4 ans violé par son père !!
Et de citer dans la même phrase Cantat et Quatennens !!
Ce “féminisme” là est malsain, ne fait aucune différence entre la maltraitance extrême et une réaction d’exaspération au cours d’une altercation au sein d’un couple, vous traite d’anti-féministe quand vous parlez de justice et de bon sens, vous compare aux nazis, etc…
Ce féminisme-là n’a plus de limites dans l’outrance et l’extrémisme.

Si ce type de féminisme est relayé par les médias à propos d’Adrien Quatennens et seulement à son propos (les autres sont “présumés innocents”, c’est bien pratique pour ne pas les mentionner) ce n’est absolument pas pour soutenir la lutte contre les violences sexistes et sexuelles mais pour lutter contre la FI et la Nupes. Il faudrait que ces “féministes” qui se disent de gauche mais adoptent un comportement de type totalitaire le comprennent bien.

Redescendons un peu sur terre !

Comment utiliser “l’affaire Quatennens” pour la lutte féministe ?

Alors qu’on pouvait saisir cette affaire pour encourager le mea culpa masculin, on fait tout le contraire. Avoir publié le détail de ses fautes a valu à Adrien Quatennens tellement de déversement de boue qu’absolument plus aucun homme n’avouera jamais quoi que ce soit, même les preuves sous les yeux.

Libérez la parole des coupables est aussi important que libérer la parole des victimes. Ce serait un grand pas de pouvoir faire publiquement les analyses et auto-analyses des personnes qui se sont abandonnées, sous la colère, à un acte violent. En parler sans haine permettrait d’avancer, de comprendre les mécanismes et d’en désamorcer une partie, surtout lorsqu’il s’agit, comme acté par le parquet dans le cas Quatennens, non pas d’actes de domination patriarcale mais d’une réaction physique lors d’un conflit entre deux personnes.
Et que se passe-t-il ? Ou bien le silence ou bien la haine. Aucune recherche de solution constructive. Nous ne devons pas tomber dans cette fosse d’où se dressent des pics acérés parce que nous y perdrons toujours, tous et toutes :  hommes et femmes, partis et mouvements politiques.

Adrien Quatennens devrait être le seul évincé ?

Ne prenons qu’un exemple : Le député Grégoire de Fournas a été puni par l’Assemblée pour propos racistes (le racisme étant un délit passible de1 an de prison et  45.000 € d’amende en France). Puni de 15 jours d’exclusion de l’Assemblée. Il est revenu sans qu’absolument aucune voix ne s’élève.
La liste serait trop longue de citer les députés accusés ou même condamnés pour violences sexistes et sexuelles et qui n’ont pas subi un seul jour d’exclusion ! Sans parler de ministres en poste alors qu’il y a mise en examen et, pour Darmanin, aveu.

Alors, il semble que ça suffise pour Adrien Quatennens. Le 13 décembre, dans quelques jours donc, il y aura une sanction judiciaire. Il a démissionné de son rôle de coordinateur de la FI, Ses collègues l’ont empêché de revenir à l’Assemblée en tardant à prendre une décision et en la repoussant toujours. Il a déjà subi une lourde peine sans pourtant que la justice soit passée par là. Alors, oui, ça suffit ! “enough is enough” !

Nous sommes désormais 5000 signataires pour son retour et contre l’acharnement qu’Adrien Quatennens subit parce que nous n’accepterons jamais que soit sacrifié un homme honnête pour des raisons qui n’apporteront absolument rien à la lutte féministe.


Lire et signer notre tribune 

2 Comments on “Pour un féminisme efficace et non revanchard

  1. Pour un féminisme efficace et non revanchard.
    Merci pour cet article qui résume bien l’atmosphère d’un mouvement revanchard dit “féministe” qui choisit un homme qui a reconnu les faits (donc en position de faiblesse par rapport à tous ceux qui mentent, qui manipulent et qui restent dans la domination) pour déverser des propos , dévastateurs non constructifs. Ceci est une réaction animale ; les animaux de basse cour quand un des leurs est malade, chétif ou en position de faiblesse, l’attaque.
    Nous voyons, à travers ce comportement réactif du “féminisme auto- proclamé”, un aspect de la domination masculine. Nous ne pouvons pas combattre un comportement en employant les mêmes méthodes.
    Nous sommes toujours dans l’emploi de la force qu’elle soit physique, psychologique, spirituelle. Et la force aveugle entraîne la violence. Sortir de cette dualité demande d’être capable de reconnaître que la violence n’est pas que le fait de l’autre, qu’elle n’est pas que chez l’autre mais également chez nous. Dans ce cheminement qui demande de la lucidité, de la clarté et du courage, et de l’acceptation, nous entrons dans une ère où il ne s’agit pas d’homme ou de femme mais d’être humains conscients de ses faiblesses. Pour sortir de la dualité, homme/femme, entrons dans l’humanité. Cette humanité qui malheureusement s’est perdue dans un intellectualisme douteux où les mots rivalisent et jonglent avec le mépris de l’honnêteté, avec le rejet de l’authenticité. Tout se joue dans un combat verbal, d’arguments fallacieux ; où se situe l’humain dans tout cela. Cette forme d’intellectualisme s’est coupé des racines de l’humain pour devenir une force “hybride” qui cherche le pouvoir à n’ importe quel prix.

  2. En effet, c’est l’Humain qui doit primer et non le genre.Si je suis insoumis, c’est justement par rejet de toute conception autoritaire et “diviseuse” des rapports humains et pour privilégier ce qui nous unit et doit nous rassembler face aux véritables oppresseurs qui assènent des gifles morales ,économiques et politiques autrement plus traumatisantes.

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