Hommes, femmes : les rapports de domination

S’il est bien évident que nous vivons dans une société encore majoritairement dominée par les hommes, certaines femmes ont réussi à s’imposer, aussi bien au niveau politique (même si ce fut souvent de façon indirecte) qu’au niveau des relations personnelles.

Le sexe comme arme

De tous temps, le sexe a été utilisé comme une arme. De la part des femmes surtout parce qu’à une époque elles n’avaient pas grand chose à leur disposition et par le fait que beaucoup d’hommes sont manipulables par ce biais. Le sexe qu’on disait faible était en réalité le plus fort quand il s’agissait de se servir justement de l’arme dont essentiellement les femmes disposaient : la sexualité.

Il est plus que compréhensible que les femmes aient toujours tenté de se libérer de cette quasi seule possibilité d’action sur les hommes qui se résume à une manipulation.
Il y a cependant des femmes qui sont maîtresses (sans jeu de mots) dans l’art d’utiliser cette arme et qui adorent l’utiliser. Va-t-on les en priver sous prétexte de féminisme ?
Les hommes, peut-être moins nombreux, utilisent également cette arme. Et cette arme s’utilise aussi dans les relations homosexuelles aussi bien féminines que masculines.

Le sexe est une réalité biologique, certaines personnes en sont plus friandes que d’autres avec un panel très large de sa mise en pratique. La seule mise en pratique inacceptable, condamnable et condamnée étant le non consentement d’une des personnes, le non consentement s’appliquant également de fait à une personne trop jeune ou trop vulnérable pour que son acceptation même revendiquée soit considérée comme telle.

Les bonobos, ces primates qui sont nos cousins les plus proches, utilisent constamment l’activité sexuelle pour calmer l’agressivité ou le mécontentement. Combien de couples se réconcilient “sur l’oreiller” après une dispute frisant parfois la rupture ? va t-on nier que ça existe ou vouloir que ça n’existe plus ?

En finir avec l’ère du patriarcat

Alors, oui, il faut en finir avec la domination masculine qu’elle soit sociale, politique ou dans le privé. Mais faut-il pour cela parvenir à l’élimination des hommes et à la prise totale du pouvoir par les femmes ?

Se passer des hommes ?

Alice Coffin a dit “Concentrons, en public, nos attaques contre les hommes.” et “Soyez exigeantes, devenez lesbiennes ! Ou, du moins, apprenez à vous passer du regard des hommes.”

Devenez lesbiennes ? Mais on ne “devient” pas lesbienne ! On l’est ou on ne l’est pas !
Est-il bien sain de reprendre les théories des homophobes qui veulent soigner l’homosexualité comme si c’était une déviance en enjoignant aux femmes de “devenir” lesbiennes, donc d’adopter un comportement qui, du coup, n’aurait plus rien d’un état naturel ?

Se passer du regard des hommes ? Non. Ne pas s’y soumettre, oui. Mais connaître ce regard est nécessaire pour pouvoir y répondre. Considérons le regard au sens premier du mot, en réalité, sont-ce les hommes qui exigent une femme bien maquillée, bien coiffée, épilée de frais, habillée de façon à paraître “sexy” ? Certains oui, bien sûr. Mais combien de femmes préviennent-elles ce qu’elles croient être le désir des hommes et s’apprêtent non pas pour se plaire à elles-mêmes mais pour plaire tout court et recevoir compliments aussi bien des autres femmes que des hommes ?

Et pourtant nombre d’hommes de toutes générations aiment les femmes qui restent naturelles et ne cèdent à aucune de ces contraintes vestimentaires ou physiques. Aujourd’hui, nombre d’hommes se mettent aussi à s’épiler, à se rendre attirants non plus dans le style du bourgeois qui montre son opulence et sa capacité à entretenir une femme mais dans le style purement sexy.

Va t-on aller jusqu’à éliminer tous les jeux de séduction qu’ils viennent des femmes ou des hommes et totalement intellectualiser la sexualité ?

Il y a donc bien déjà une transformation de notre société. Incomplète, imparfaite mais elle existe. Et un tel changement ne peut pas être un basculement soudain vers une situation contraire qui aboutirait à la domination féminine et la soumission masculine. En arriver à cette situation serait vengeance et non pas équilibre de la société.

Ne vaut-il pas mieux intégrer le monde masculin et le faire s’adapter aux besoins et revendications des femmes plutôt que de l’ostraciser et le combattre comme on le ferait d’un ennemi ?

Une majorité de femmes aiment les hommes tout en connaissant parfaitement leurs défauts et elles refusent de vivre dans le monde de type “amazoniaque” que visent certaines féministes.

Alors comment faire ?

De nombreux hommes, y compris parmi les plus âgés sont tout à fait capables de comprendre qu’une femme est une personne à part entière et malgré des relents de machisme dus à l’éducation et la culture qu’ils ont reçues, ils adaptent leur comportement quand les femmes qu’ils côtoient leur font prendre conscience qu’ils agissent de façon inadaptée.

Souvent c’est par la diplomatie et la discussion, parfois c’est par le clash et l’affrontement. Mais ce ne peut pas être par une guerre permanente faite à la gente masculine dans son entier et sans aucune mesure.

Les femmes ayant maintenant acquis une indépendante financière, politique et sociale, elles ne sont plus, en théorie, à la merci des hommes. Elles peuvent décider, quitter, faire entendre leur voix (même encore très imparfaitement), exiger…

Nombre d’associations font avancer les choses, notamment en ce qui concerne les violences conjugales. Elles reçoivent les victimes, les aident à s’isoler de leur agresseur et les accompagnent dans l’action juridique.

Bien sûr, c’est très nettement insuffisant puisque les violences conjugales continuent et que 122 femmes ont été tuées en 2021 par un compagnon, un ex-compagnon ou un prétendant éconduit. On oublie souvent et les féministes extrêmistes n’en parlent jamais qu’il y aussi les maltraitances envers les enfants et les infanticides. Aucune étude ne semble s’accorder sur le nombre de victimes. Il y a là aussi un gros travail à faire.

La responsabilité de l’Etat

Lors des présidentielles, Jean-Luc Mélenchon était le seul candidat à proposer un programme le plus complet possible pour lutter pour l’EGALITÉ femmes-hommes.

Nous parlons bien d’égalité et non de renversement de domination.

Entre autre, étaient proposés contre les violences conjugales :

  • Créer un Haut-commissariat dédié à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Il impulsera les mesures à prendre, aura des liens réguliers et privilégiés avec les associations féministes et qui luttent contre les violences faites aux femmes
  • Allouer le milliard d’euros de budget demandé par les associations
  • Donner pour instruction aux services de police et de gendarmerie ainsi qu’aux parquets d’assurer systématiquement la communication de ses droits en la matière à toute victime déclarant des violences conjugales
  • Sanctuariser et améliorer le 3919 par une augmentation des aides pour que les répondant·es soient en nombre suffisant
  • Organiser des campagnes d’information et de sensibilisation permanentes dans les services publics, en particulier dans les transports en commun et dans les médias
  • Mettre en circulation davantage de téléphones grave danger doublés de bracelets anti-rapprochements
  • Favoriser la désistance des hommes violents, notamment en systématisant les stages de responsabilisation des auteurs de violences conjugales et en renforçant les effectifs du service pénitentiaire d’insertion et de probation
Cliquez pour accéder à la documentation

Rappelons que jusqu’à présent, le gouvernement actuel a refusé de débloquer le milliard d’euros demandé par les associations.

Rappelons aussi que c’est sur le seul qui a fait preuve de désistance en avouant une faute dont personne n’avait connaissance (une gifle) que s’acharnent le plus les redresseurs et redresseuses de tort auto-proclamés !

Le féminisme politique

Que le prétexte du féminisme serve à éliminer des adversaires politiques voire des têtes d’affiche dont on veut prendre la place n’est pas acceptable.

Les médias s’en donnent à coeur-joie et favorisent la parole qui permet de déstabiliser l’opposition que représente la Nupes. Les cas d’accusations graves contre des membres du gouvernement ou des députés de la majorité étendue aux LR et aux RN sont tous minimisés voire complétement invisibilisés.

Les personnes, femmes ou hommes se disant “de gauche” qui entrent dans ce jeu luttent non pas contre le patriarcat mais contre le peuple tout entier et contre le pays en fragilisant la seule opposition en mesure de lutter pour le rétablissement du pays et pour les intérêts du peuple français.

L’instrumentalisation d’un événement somme toute mineur du point de vue juridique (la gifle admise d’Adrien Quatennens, le harcèlement supposé de Julien Bayou envers leurs compagnes ou ex-compagne) n’obtient que des résultats négatifs pour absolument tout le monde, y compris pour la lutte féministe et pour la lutte contre les violences faites aux femmes.

La pertinence des cellules d’écoute contre les VSS

Ces cellules ont largement dépassé le stade de “l’écoute” et se transforment en tribunal d’inquisition. Ce n’est pas une bonne chose. Certaines femmes ne voudront plus aller s’y confier et d’autres en profiteront pour exercer une vengeance contre untel ou unetelle.

Ecouter c’est écouter puis accompagner en préservant la victime venue se plaindre et pas en médiatisant à outrance ni en se transformant en justicier.e.s expéditifs.

L’écoute, oui, l’accompagnement et le soutien pour aller porter plainte et ensuite se défendre en justice, oui. Le lynchage public sans aucune possibilité pour l’accusé de se défendre, non.

Ces cellules sont utiles, en tous cas pour certaines d’entre elles mais quelques-unes outrepassent tout ce qui fait de notre société un état de droit. Ceci doit être revu et corrigé.

1 Comment on “Hommes, femmes : les rapports de domination

  1. Le rapport Abbé Pierre révèle que 70% des femmes SDF sont battues et violées chaque jour. Jamais je n’ai vu un membre du mouvement “La relève féministe” s’inquiéter du sujet ou même essayer de les mettre à l’abri. Les associations n’ont plus les moyens d’accueillir ces femmes. J’ai posé la question à un pro Caroline De Haas, il m’a répondu “ce problème sera évoqué lors d’un congrès”. Lamentable. Je signe cette tribune parce que je suis dans la réalité des violences sexistes et sexuelles

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